La SOGUIPAH, l’un de ses fleurons des industries guinéennes qui tient encore sur ses frêles jambes, risque de disparaître dans les mois à venir. Depuis près de trois ans, le prix de la principale matière première, le caoutchouc est en chute libre sur le marché international. A cette crise, il faut ajouter l’incurie de la nouvelle équipe dirigeante, à sa tête, Michel Beimy, un fils du terroir pourtant.
Cet ancien de la Direction Nationale des Impôts, s’en mêle les pinceaux depuis sa prise de fonction, il y a près d’un an. Ce n’est pas de gaité de cœur qu’il a découvert qu’à la SOGUIPAH, l’argent s’obtient après dure labeur, au prix de nombreux sacrifices des ouvriers et ces anciens cadres qui se saignent à blanc avant de percevoir à la fin du mois leurs dus.
A plus de 900 KM de Conakry, la SOGUIPAH implantée au cœur de Diecké, Sous-préfecture de Yomou dans la région de N’Zerekore , est une société dans laquelle l’Etat Guinéen est le seul actionnaire . C’est une grande pourvoyeuse d’emplois, un peu plus de 4000, qui au fil des années a su calmer les ardeurs des ressortissants de la région.
Michel Beimy, guidé par autre chose que l’amélioration des conditions de vie et travail des ouvriers va multiplier les impairs dans sa gestion. Il coupera tout lien avec la responsable du Ministère de l’agriculture, son département de tutelle. Entre lui et Mariama CAMARA, appelée communément à juste titre Mariama SOGUIPAH, pour avoir travaillé au sein de l’entreprise 30 ans, c’est un état de casus belli qui règne.
Michel Beimy mettra à la porte une bonne partie des cadres dont le seul a été d’avoir travaillé avec Mariama Soguipah. Il changera les banques partenaires de l’entreprise à savoir la BICIGUI et ORABANK au profit de la Banque Islamique. Or, un contrat avec ces institutions bancaires permettaient le paiement à temps du salaire des travailleurs Il va diminuer de 25 pour-cent les primes des cadres de l’entreprise au détriment des transporteurs guinéens, il s’en ira signer un contrat avec Bolloré Liberia.
Lorsqu’il prenait fonction, l’entreprise ne devait qu’un seul mois de salaire aux travailleurs, aujourd’hui, elle leur doit 3 mois, les recettes de la SOGUIPAH sont en chute libre, les plantations ne sont pas convenablement entretenues. Les griefs des travailleurs à son endroit sont nombreux.
Depuis des semaines, il n’ose pas se rendre à Diecké. Il gère la société à partir de N’Zerekore et de Monrovia. Par peur d’un soulèvement général des travailleurs, il a fait venir des militaires qui tiennent les murs. Il a, sous le prisme communautaire, fait organiser une réunion hier. Il s ‘agit de créer un mouvement de foule des populations de Diecké à son bénéfice, comme quoi Diecké est fière de son fils, nous travailleurs de la SOGUIPAH sommes contents de Michel Beimy. Les espèces sonnantes et trébuchantes sont passées par là.
A ce jour, les travailleurs demandent au chef de l’Etat de s’impliquer afin d’éviter le pire.
La rédaction