« Safiatou » est le nouveau film guinéen qui sera projeté le dimanche 09 février au culturel Malick Condé de Koffi Annan. Réalisé par la structure Lagui +, le film Safiatou, interprété en pular, une des langues vernaculaires du pays, traduit à la fois la vie d’une jeune venue de son Foutah natal pour la recherche du bien-être. Cependant, une à Conakry elle sera exposée à plusieurs tentatives voulant rabaisser son honneur.
C’est au cours d’une conférence de presse ce vendredi 07 février, que l’agence de production et de réalisation Lagui+ a annoncé le lancement officiel de ce film. Composée des humoristes de la génération récente, telle Mamadou Thug, la structure Lagui+ veut, à travers cette sortie, donner un nouvel élan au cinéma guinéen, aujourd’hui confronté à un grand recul. Et le film Safiatou traduit la vie d’une jeune fille emmenée du village pour la recherche du bien-être. Inculquée par les traditions du Foutah, l’actrice se voit tenter vers la débauche qu’elle défiera pour garder sa chasteté qu’est l’honneur de sa famille.
«Safiatou est une fille née au village, elle avait 18 ans avant de venir en ville. Et comme vous le savez, il y a beaucoup de dames qui partent au village pour chercher les filles pour Conakry et faire croire aux parents de celle-ci, qu’elles leur font venir ici pour le travail. Or que ce n’est pas cela. Donc arrivée ici, ses deux copines se sont lancées dans la débauche et elle, elle a refusé. Et son refus lui causera des ennuis, elle va vivre l’enfer à Conakry avant de se retourner. À la fin du film, Safiatou sera fière d’elle et elle honorera sa famille entière…, et pour la suite venez le dimanche 09 février», a séduit le réalisateur du film Safiatou.
Malgré la réalisation dans la langue pular, Bobo Herico Diallo réalisateur du film reste convaincu que ce ne facteur ne constitue point un obstacle pour la réussite du produit.
«Safiatou a été réalisé en poular, c’est quelque chose qui va étonner plusieurs personnes. Parce que d’habitude on dit quand un film est professionnel, il est réalisé en français. Or ils se trompent.
Le cinéma ne parle pas de langue d’abord. Les trois éléments qui composent le cinéma sont la technique, la culture et l’art, il faut que les acteurs soient à la hauteur de leurs tâches. Donc la langue permet à beaucoup plus de personnes de comprendre votre film et ce qui se passe dedans. Mais cela ne veut pas dire qu’il n’est pas professionnel. Et si l’on veut vendre notre cinéma ailleurs, il faut qu’on le fasse dans notre langue d’abord, ensuite sous-titré, et là ça peut aller n’importe où. Ça devient un film international», affirme-t-il.
«Le cinéma, ce n’est pas la langue. En cinéma, le texte est un prétexte pour jouer», renchérit Mamadou Thug, Humoriste Comédien et membre de la maison de production. Pour lui, le cinéma c’est l’idée et l’artiste, pas la langue.
Le monde de la culture guinéenne, notamment celui de la cinématographie a été élucidé de fond en comble. Les initiateurs de ce film n’ont pas manqué de retracer les tares qui font les auteurs ne vivent plus de leur savoir-faire, à la différence de leur pair sur le continent.
Et dans l’optique de redorer le blason, la maison de production cinématographique Lagui+ rassure de donner au cinéma guinéen, le mérite par lequel il était reconnu. Et de permettre aux acteurs de vivre de leur produit afin de propulser le cinéma guinéen.
Mariam KANTÉ