Décidément, la Guinée ne sera pas au rendez-vous de «l’éducation de qualité pour tous », estime le sociologue consultant en éducation, il l’a affirmé lors d’une interview accordée à la rédaction d’inquisiteur.net
Pour lui, le secteur de l’éducation est asphyxié par une série interminable de crises depuis trois ans de suite. Cette année encore, « À l’instar de celles précédentes, les cours risquent d’être d’avantage perturbés pour fait de grève générale et illimitée que le Syndicat Libre des Enseignants et Chercheurs de Guinée (SLECG) d’Aboubacar SOUMAH, a déclenché le jeudi 09 Janvier 2020. Pourquoi nous ne parvenons pas à sortir de cette multitude de grèves et de crises diverses ? Que faut-il faire pour une stabilité durable dans le secteur de l’éducation ?», s’interroge-t-il.
Ensuite, il se dit indigné face à l’avenir de la Nation qu’il estime menacer. Pour pallier à cette situation, la solution idoine serait pour lui d’examiner profondément et objectivement les revendications faites par les syndicats du SLECG dans le cadre de l’amélioration de leur condition de vie et de travail.
«La véritable solution ou solution idoine, à mon avis, consisterait à examiner profondément et objectivement les revendications des syndicats et à proposer des solutions à court, moyen et long terme pour une amélioration des conditions de vie et de travail des professionnels de l’éducation y compris celles des enseignants. Raison pour laquelle, nous avons toujours clamé la mise en place d’un ‘’comité de crise’’ composé de tous les acteurs évoluant dans le secteur (Etat, syndicats, société civile, experts nationaux et internationaux, partenaires techniques et financiers, APEAE,…). » Propose Aboubacar Mandela Camara.
Pour Aboubacar Mandela Camara l’auteur de plusieurs dans le secteur de l’éducation suppose que la rue n’est pas la véritable solution à la situation des enseignants. De surcroît l’abandon des élèves en classe qui pourra considérablement impacter le niveau des apprenants.
« Il ne sert à rien d’abandonner les enfants en classe, comme ce fut le cas les années passées, pour réclamer une augmentation salariale. Ceci ne devrait pas d’ailleurs être la préoccupation majeure des professionnels de l’éducation. A un moment où le niveau de l’élève guinéen connait une régression sans précédent et celui des enseignants très décrié, le personnel enseignant devrait se remettre en question afin de s’acquitter convenablement de son devoir d’éducateur. Ainsi, le gouvernement serait obligé de chercher les voies et moyens nécessaires à l’amélioration de ses conditions de vie et de travail. Nous ne devons jamais oublier que l’éducation est un droit humain universel et fondamental.»
La guerre de Communication, les menaces et les arrestations, loin d’être une solution contribueront plutôt à la radicalisation des enseignants grévistes et à l’amplification de la crise. Une crise qu’un dialogue responsable inclusif et objectif pourrait pourtant résoudre dans l’intérêt supérieur de la Nation conclu t’il.
Maké Fofana