Plusieurs mois après le viol collectif d’une dame à Siguiri par des hommes en uniforme, des ONG de défense des droits de l’homme, se saisissent du dossier. Elles ont fait une déclaration ce samedi 07 décembre 2019 à Conakry. La décision fait suite au silence coupable des autorités sur l’affaire afin de rétablir la victime dans ses droits.
L’histoire remonte à une affaire de créance entre dame X et une autre dame du nom de Gnalén Touré. Cette dernière aurait emprunté une somme de 10 millions à dame Touré pour des fins de commerce. Ainsi, cette affaire d’argent s’est tournée en un viol collectif ‘’commandité’’. Les principaux accusés sont des hommes en uniforme. Mais depuis le mois de mai dernier jusqu’à date, aucune situation claire en faveur du rétablissement de la justice.
En effet, dame X a souhaité avoir son argent avec dame Touré. Cette dernière serait une connaissance du commandant adjoint du camp de Siguiri. D’où l’implication du camp militaire pour empêcher la victime.
Au camp militaire où dame X a été envoyée de force, sept militaires l’auraient violée. Et depuis lors, la justice peine à être rétablie. C’est dans ce cadre que des ONG de défenses des droits de la femme se sont saisies du dossier afin de réclamer justice pour la victime. Il s’agit de l’Association des Professionnelles Africaines de la Communication (APAC) et L’ONG Femme Développement et Droits Humains (F2DH), qui étaient devant la presse pour attirer l’attention de l’opinion nationale et internationale sur la situation.
En plus de ce sujet de viol collectif, les conférencières ont manifesté une inquiétude pour la sécurité de la dame, car disent-elles, la famille de dame X est séquestrée à Siguiri.
« Les gens qui sont censés vous protéger, vous accablent, vous menacent, c’est ça notre inquiétude. Nous voulons que la dame soit en sécurité et que la procédure puisse aller de l’avant. Il y a des précédents cas, certaines femmes ont été violées à ciel ouvert et jusqu’à présent il n’y a pas eu gain de cause. Et si ce sera le cas de cette dame ? C’est ça notre inquiétude. En attendant, nous voulons qu’elle ait la vie sauve en. Nous ne voudrions pas que la pression soit mise sur la victime », a signalé Moussa Yéro BAH, Présidente de l’ONG F2DH.
À cause de la lenteur du processus judiciaire, ces activistes vont se constituer en partie civile afin de défendre la victime.
« En se constituant partie civile, nous activistes de la société civile, voulons réellement savoir ce qui s’est passé. Nous demandons par conséquent une enquête sérieuse à partir du moment où des autorités militaires ont été citées et les faits se seraient déroulés dans un camp sur le territoire de la République de Guinée, surtout que les reformes mises en place ont permis de créer le tribunal militaire », indiquent les activistes.
En Guinée, le viol est qualifié de fait pénal par la législation en vigueur. Il est condamné par les articles 266, 269 et 270, rappelle Halimatou Camara, avocate. Les défenseures de dame X, comptent organiser des activités de soutien en sa faveur.
« Nous envisageons des campagnes numériques de soutien à Dame X, faire un sit-in devant le ministère de la défense, le jeudi 12 décembre 2019. Ce sit-in c’est pour interpeller les autorités militaires afin qu’elles prennent en charges la dame X. Si cela ne marche pas, nous nous réservons le droit de porter plainte contre l’État devant la Cour de la CEDEAO, pour réclamer justice », affirmes les femmes activistes.
Mariam KANTE