La campagne de déguerpissement des emprises et voiries urbaines de Conakry, a été confiée cette année au gouvernorat de la ville de Conakry en collaboration avec le ministère des travaux publics. Et pour réussir le projet, les autorités ont opté pour la construction des murettes sur le long des marchés. Mais aujourd’hui, plusieurs femmes se plaignent contre la mesure. C’est le cas au marché Enco5 où la rédaction d’inquisiteur.net s’est rendue pour les entendre.
Il y a quelques années, le ministère de la ville et de l’aménagement du territoire, s’est engagé dans le déguerpissement des emprises publiques. La mesure par manque de résultats, s’est vue attribuer au gouvernorat et au ministère des travaux publics. Ceux-ci, pour réussir la mission, ont érigé des murettes sur le long de tous les marchés de Conakry. Au marché d’Enco5 par exemple dans la commune de Ratoma, les commerçants etalagistes se sentent peiner par la mesure. Beaucoup d’entre eux ont franchi la barrière pour exposer leurs marchandises. Cela entraîne aujourd’hui des accidents de la circulation et des embouteillages interminables.
« Nous nous apprécions très bien la mise en place de ces murettes par le gouvernorat de la ville de Conakry, car cela permet de préserver la vie humaine, de réduire le taux d’accidents, faciliter la circulation des voitures, des piétons et la réduction du vol ici à Enco5. Donc, la construction de ces murs nous va droit au cœur. Les risques dont les vendeurs s’exposaient sont aujourd’hui minimes », déclare Ismaël Diakité, un des administrateurs du marché d’Enco5.
Avant la construction de ces murettes, ce responsable du marché d’Enco5, affirme qu’ils louaient les services des jeunes tous les jours, pour empêcher les étalagistes de s’asseoir au bord de la route. Sauf que ceux-ci ne veulent plus continuer à cacher leurs marchandises derrière les murs.
« Nous ne condamnons pas la construction de ces murs, mais contraire, nous apprécions bien cet effort fournis par nos responsables du marché. Mais la seule chose que nous déplorons, c’est le manque de passage. Il y a qu’une seule rentrée et sortie, ce n’est pas du tout facile pour les clients d’accéder aux marchandises et même nous, c’est difficile de se déplacer. Actuellement, pour se déplacer rapidement, il faut escalader ces murs et les femmes ne peuvent pas faire cela >>, déplore Kadiatou Camara, une vendeuse.
Cette plainte, les administrateurs du marché disent en être conscients. Ils promettent de tout faire auprès des autorités pour satisfaire, notamment les vendeuses.
« Les membres du bureau du marché y compris le maire de la commune, nous nous battons depuis qu’on a été averti de ce problème. Nous avons plaidé, crié partout les moyens afin de nous donner plus d’accès mais en vain. On nous informe du côté du gouvernorat de la ville de Conakry que la situation n’est plus à leur niveau, qu’il faut aller au ministère des travaux publics. Alors, le problème n’est pas au niveau du marché, ni au quartier, ni à la mairie. Donc, c’est le seul handicap que nous avons actuellement et les discussions sont en cours pour trouver une solution », rassure Ismaël Diakité.
Pour le moment, les membres du bureau du marché poursuivent à sensibiliser les commerçants, notamment les femmes, en attendant d’obtenir une suite favorable à leur requête venant du ministère des travaux publics.
Justin LENO