Le Syndicat Libre des Enseignants et Chercheurs de Guinée (SLECG), a tenu une assemblée générale ce samedi à son siège national à Conakry. Principal sujet à l’ordre du jour, les travaux du comité national d’assainissement du fichier des enseignants. A l’entame de la rencontre, Aboubacar Soumah, a commencé par fustiger la démarche de Dr. Bano Sow, président dudit comité dans le cadre du recensement du personnel enseignant de Guinée.
Ce comité mixte, est composé des représentants du gouvernement, de l’USTG, et du SLECG. Il a été mis en place au cours de l’année scolaire précédente pour désamorcer la grève du SLECG qui avait paralysé le secteur éducatif Guinéen.
Sur cette opération d’assainissement du fichier des enseignants, se fondait l’espoir des enseignants du SLECG pour démanteler et railler des fictifs dans le fichier du personnel enseignant. L’opération avait pour but, de récupérer les sommes perdues en vue de les réorienter dans l’augmentation des salaires de ceux en situation de classe.
« Un tel assainissement et tel recensement, c’est du jamais vu. Alors que nous on s’attendait en terme de résultats depuis le mois de février. Et aujourd’hui, voilà jusqu’à 8 mois, nous sommes en train de tirer sur ce recensement là sans résultat, mais on continue », déplore Aboubacar Soumah.
Si le but visé par cette opération n’est pas atteint, le patron du SLECG réaffirme toute sa détermination et celle de ses pairs, à tout faire pour l’obtention des 8 millions réclamés comme salaire de base de tous les enseignants.
« C’est le gouvernement qui nous a demandé de faire ce travail là. Comme le gouvernement lui-même est en train de saboter le travail, donc, nous on va continuer on ne démissionnera pas. Mais en tout état de cause, nous nos 8 millions restent nos 8 millions. Qu’on ait deux milles fictifs, 6 milles ou 8 milles fictifs ou Zéro, nous c’est nos 8millions », clarifie-t-il.
Selon Aboubacar Soumah, la loi L028 portant le statut général des fonctionnaires, a été falsifié pour mettre fin aux grèves dans le pays. C’est pourquoi, il invite tous ses camarades enseignants à la coopération et à la solidarité dans les actions.
« Les députés de la mouvance ont changé quelques dispositions qui nous protégeaient. Ils ont écrit clairement que quand on va en grève, qu’on a pas de salaire », informe le syndicaliste qui appelle cet effet à une unité d’action syndicale face à leur réclamation.
« Nous ne céderons pas à la division. La politique de ce gouvernement là, c’est appauvrir le peuple et diviser les institutions. Aujourd’hui, notre pays est gangrené par cela. Si nous qui sommes les intellectuels, on se laisse entraîner par les politiciens qui font véhiculer les langages de division et d’ethnocentrisme, alors c’est tant pis pour nous parce que nos salaires que nous allons obtenir suite à notre combat là, c’est pour tous les enseignants de la République », rappelle le camarade Soumah.
Et de préciser :
« C’est pour vous, moi je suis déjà vers la retraite. Le combat là, c’est pour vous les jeunes. Si vous vous laissez entraîner par ces politiciens qui ont pris notre pays en otage, c’est tant pis pour nous. Donnons de la valeur à notre métier, nous sommes pitoyables, nous sommes aujourd’hui devenus la risée de la société, on se moque de nous, refusons cela donnons nous la main ».
Cette rencontre des enseignants du SLECG, s’est tenue en moins d’une semaine de la rentrée scolaire 2019-2020. Pour le moment, même si aucun mot d’ordre de grève n’est lancé à l’image de l’année dernière, il faut craindre qu’une nouvelle crise ne secoue encore cette année le même secteur de l’éducation.
Maké FOFANA