Le Président de la République Pr. Alpha Condé, a instruit le Premier Ministre, chef du gouvernement, à l’ouverture d’une consultation de dialogue national sur la constitution. Au lendemain de cette adresse du chef de l’Etat, les réactions fusent de partout sein de la classe politique et sociale. Pour Naby Youssouf Kiridi Bangoura, Ministre d’État Secrétaire Général à la Présidence, l’adresse du Président Condé, est une étape éminente de la démocratie guinéenne.
Naby Youssouf Kiridi Bangoura était ce jeudi, l’invité dans l’émission les « Grandes Gueules » de la radio Espace FM. S’exprimant sur cette adresse du président de la république, le ministre d’État Secrétaire Général de la Présidence de la République, a salué la démarche du chef de l’Etat. Pour lui, le discours du Pr. Alpha Condé, ordonnant l’ouverture d’un dialogue national et inclusif, est une pratique éminemment démocratique. Et la consultation est un passage obligé en démocratie.
« C’est un acte républicain de consulter le peuple. Et la démarche mise en place par le président de la République, de travailler avec les corps intermédiaires avant d’aller au peuple, est aussi une démarche qui appartient aux usages et la pratique de gouvernance républicaine. Il est obligé de façon formelle de mettre en place un processus de consultation », défend Kiridi Bangoura qui renchérit :
« Le général Charles de Gaulle en 1956, l’assemblée nationale française lui vote les pleins pouvoirs de gérer la France sans ne se référer à personne. Qu’est-ce qu’il fait ? Il consulte et propose une nouvelle constitution. Il ne prend pas le pouvoir pour l’exercer, il consulte pour constituer même son gouvernement. Ce que je veux dire, la pratique de la consultation est une pratique éminemment républicaine et démocratique. Le chef de l’État, sur un débat aussi central, ne doit pas s’engager sans faire l’effort de demander au Premier ministre d’écouter les corps intermédiaires qui sont les partis politiques, les syndicats, les organisations professionnelles, les organisations de la société civile, la presse,… », a-t-il expliqué.
Par ailleurs, l’établissement de la forme et la méthodologie de ces consultations avec les institutions et acteurs socio-politiques, revient au premier ministre, a souligné le ministre d’État.
« En démocratie, on ne fait pas d’économie sur les procédures et sur la forme. Quand on fait des économies, on se retrouve toujours avec le piège du non dialogue. Le dialogue est le garant du fonctionnement des institutions démocratiques. C’est pourquoi, le formalisme de la consultation est indispensable pour le Président de la République, pour aller de l’avant d’une manière ou d’une autre. Si vous dites que parce que tout le monde s’est exprimé de façon informelle et qu’on doit tirer une leçon d’expression, quelle que soit la bonne foi de celui qui tire cette leçon l’accuserait, on de ne pas avoir pris l’avis de tel ou de tel autre, ce pour cela que le formalisme de dialogue est un passage obligé en démocratie », ajoute-il.
Après cette sortie du président guinéen, la classe politique pense qu’il y aurait pu exprimer clairement ses intentions au lieu d’engager des consultations en laissant des suspens planés.
Mariam KANTE