Un collectif de femmes était dans la rue ce jeudi 27 juin 2019 à Conakry, pour réclamer plus d’application de la loi contre les viols sur mineurs. A l’issu de leur marche qui est partie du port autonome de Conakry au ministère de la justice, ces femmes indignées, ont fait un plaidoyer en faveur notamment, des mineurs victimes de viols. Un mémorandum a été aussi remis aux autorités du département de la justice.
Dénoncer les cas de viols dans le pays et les attouchements sexuels, tel est le motif de cette marche d’indignation des femmes du collectif ‘’MON ENFANT, MA VIE’’ et l’association des jeunes femmes des arts et métiers de Guinée. Elles haussent le ton pour dire ‘’NON’’ aux viols faites aux filles femmes, et interpellent la justice à faire plus d’efforts dans l’application de la loi.
Ces derniers temps en Guinée, le viol sur mineur est devenu assez récurent. Sur 116 cas répertoriés par l’office de protection du genre, de l’enfance et des mœurs, au compte de l’année 2018, 87 des victimes sont âgées de moins de 18 ans. Dans le premier semestre de l’année 2019, sur 109 cas répertoriés, 87 victimes sont moins de 18 ans. Pour mesurer le degré de ce fléau, le viol collectif en est un.
« Tous les jours, nous apprenons à travers les médias locaux, la commission d’un viol sur mineur au point que s’en est devenu un traumatisme pour nous parents et surtout mères. À cette allure, aucun enfant n’est à l’abri. Malheureusement, les statistiques prouvent que les violeurs prennent de plus en plus d’assurances et agissent sans craintes, ce qui suscite la colère noire des femmes », déclare Djenabou Diallo, porte parole du collectif.
Au terme de leur manifestation, ces femmes en colère, ont appelé à l’implication effective des familles pour préserver la vie des enfants. Un mémorandum de plaidoyer, a aussi été remis au département de la justice en faveur de l’application rigoureuse de la loi tant sur la protection des enfants, mais aussi pour des sanctions contre les violeurs.
La lutte contre la mendicité infantile, la mise aux arrêts des personnes responsables de tout enfant mendiant, l’application de la peine maximale à tout violeur au même titre que les attouchements sexuels, sont entre autres des propositions faites par ces femmes.
« Un enfant abusé, ne peut être un adulte normal et épanoui. Luttons pour qu’elles jouissent de leur enfance avec paix et bonheur, pour que demain nous soyons fières de nous en tant que parents et d’eux, en tant que progénitures », ajoute Djenabou Diallo.
« Ce mémorandum ne restera pas lettre morte, elle sera transmise à qui de droit. Je voudrais vous rassurer que la justice, elle travaille dans ce sens là », a rassure Mohamed Koly Camara, Chef de cabinet du ministère de la justice.
Malgré la criminalisation du viol par la législation Guinéenne, rien ne semble pour l’instant arrêter le phénomène de viol notamment sur mineurs en Guinée.
Maké FOFANA