Depuis 2016, le secteur éducatif guinéen est miné par des crises récurrentes et les autorités en charge, peinent toujours à trouver de solutions adéquates. Chaque année, les cours sont perturbés dans la plupart des établissements scolaires du pays à causes des multiples grèves, souvent qui dégénèrent en des scènes de violences. À quand reussiront les autorités éducatives à mettre fin à de telles situations qui impacte sérieusement l’éducation des enfants?
Cette question, bien de Guinéens se la pose et n’arrivent pas à trouver la bonne réponse puisque, il se trouve que ceux qui sont censés de la répondre, sont les mêmes à nourrir les différentes crises répétitives pour des querelles d’ego.
Ainsi, pour apporter sa contribution à la résolution afin d’aider à guérir ce virus (crise), qui contamine de plus en plus la formation des apprenants guinéens, un enseignant-chercheur, pose la problématique qui selon lui, explique la situation.
<< C’est une faillite institutionnelle. Il n’est l’ombre d’aucun doute que l’une des principales causes des crises répétitives au sein de l’éducation est, et demeure, la faillite institutionnelle. Une faillite qui se manifeste d’une part, par la guerre de leadership qui règne au sein du mouvement syndical dont les différentes composantes se livrent à des batailles fratricides ahurissantes, (SLECG version SOUMAH, SLECG version Kadiatou, SNE, FSPE, SNAESURS,…) ; d’autre part, par le manque de confiance entre le SLECG d’Aboubacar SOUMAH et le gouvernement, pour le non respect des protocoles d’accords, ainsi que le problème d’égos dont font preuve tant bien certains syndicalistes que certains membres du gouvernement et/ou, des hauts cadres de l’administration soupçonnés d’ingérence dans les affaires syndicales>>, explique Aboubacar Mandela Camara, enseignant-chercheur et président de l’Observatoire Citoyen du Système Educatif Guinéen.
Pour tenter de guérir cette situation et permettre à l’école guinéenne de vivre de son souffle normal et renforcer ses capacités afin d’offrir un enseignement de qualité aux élèves, Aboubacar Mandela Camara, propose ceci :
<< Pour la refondation profonde, efficace et efficiente du secteur de l’éducation nationale, il est très imminent de le restructurer en un seul et unique ministère. Ainsi, on pourrait nommer un ministre qui sera aidé par trois secrétaires d’Etat (secrétaire d’Etat chargé de l’éducation nationale et de l’alphabétisation; secrétaire d’Etat chargé de l’enseignement technique et de la formation professionnelle, secrétaire d’Etat chargé de l’enseignement supérieur et la recherche scientifique). Il serait plus judicieux de nommer de nouvelles figures à la tête du ministère et des secrétariats d’Etat ; des personnalités compétentes, intègres et qui ne font pas partie du système>>, propose l’enseignant.
Pour beaucoup d’observateurs, le système éducatif Guinéen, est devenu un véritable champs de bataille qui oppose les syndicats et les autorités. Une situation qui les amène à douter de l’héritage civique et patriotique qui va être transmis aux futures générations.
<< Tout se passe sous l’œil vigilant de la société civile, le parti au pouvoir, l’opposition, élèves et parents d’élèves, les médias et les PTF, tous jouent le rôle de catalyseurs, d’observateurs, de supporters ou de simples résignés>>, ajoute-t-il.
Autre élément évoqué, c’est le bas niveau des formateurs.
Maké FOFANA