Encore une crise. Ou c’est même la suite de la même qui ne trouve pas de solutions depuis 2016. C’est comme si on avait fait le choix de ne pas en finir. Et ce n’est pas compliqué à comprendre. Les politiques ont pris en otage le pays. Aucune question ne peut être vue et traitée sous un autre angle. Il n’y a pas à douter de ceux qui doutent de nos différentes positions. Nous avons tous ou presque des choix guidés par des intérêts égoïstes.
Dans tout ce combat, c’est l’école qui devient notre terrain de jeu. Les activistes de l’éducation sont vendus. L’Association des parents d’élèves et amis de l’école, n’est plus qu’un petit groupement de propagation d’espoir. Il se trouve pris au piège tendu par les ennemis du pays. Les ennemis sont ceux qui ont bien étudié mais qui ne veulent pas donner la chance aux générations naissantes d’apprendre, voire de se construire. C’est du »hackè », mais ils n’en ont rien à foutre.
En attendant, les commentateurs de radio et télévision gagneraient à faire attention. Toute démarche dont le seul but est de tuer, ou d’encourager une contestation est criminelle. D’un côté ce serait perçu comme un combat partisan soutenu par un pouvoir qui ne respecte pas ses engagements. De l’autre côté, ce serait ni plus, ni moins que de la pyromanie. Dommage qu’il y ait ces deux camps dans les médias de grande écoute. Il faut alors s’arrêter et mettre un accent sur l’essentiel.
L’école doit être épargnée de toute lutte politique. Si elle a été utilisée par un ancien opposant pour s’assurer une ascension dans l’arène, c’est le moment de dire non. Autrement, de nouveaux opposants, gouvernants d’hier rendraient la monnaie. L’école doit être épargnée de toute lutte politique. Ce qui ne donnerait aucune chance à un militant de parti, qui plus est un soutien du RPG arc en ciel, de prendre la parole au nom d’un syndicat d’université.
Les mouvements de soutien nés en 2015 n’ont pas disparu et on a le sentiment qu’ils se donnent toujours de la force. L’école doit être épargnée de toute lutte politique pour que les enseignants soient dans les conditions du bon service. Seuls les fonctionnaires confortés travaillent avec efficacité. Les résultats des examens nationaux de ces dix dernières années ne semblent pas interpeller tout le monde.
Pourtant, tout le monde s’accorde à dire que le système éducatif guinéen perd de sa qualité. Les enseignants et encadreurs d’écoles ont été habitués aux pots de vin. Chaque année au-moins, le phénomène de corruption apparaît comme une norme. On en parle juste pour faire figuration. On n’est pas véritablement engagé à le combattre. L’école doit être épargnée de toute lutte politique pour l’avenir. Les enfants qui naissent veulent espérer qu’un jour ils partageront des classes avec des élèves venus d’Europe pour apprendre des mœurs, coutumes, chants et danses. Ils croient pouvoir développer les sciences physiques, mécaniques et chimiques à partir de ce qu’ils voient dans leur vie de tous les jours.
Cela ne peut se faire que lorsque l’Etat, disons le pouvoir qui dirige, comprend la nécessité de mener un travail de fond.
Jacques Lewa LENO