Le débat sur la constitution Guinéenne, prend de plus en plus de l’ampleur au sein de l’opinion publique. Depuis un certain temps, de nombreux acteurs de la vie publique nationale, se prononcent diversement sur cette constitution, élaborée par le Conseil National de la Transition (CNT).
Ces positionnements diverses et discordantes, sont nés des velléités d’un troisième mandat pour Alpha Condé, alors que le principal concerné ne s’est jusqu’à présent pas prononcé sur le sujet. N’empêche, aux yeux de plusieurs observateurs et analystes de l’actualité sociopolitique du pays, des signaux sont bien présents en faveur d’un 3ème mandat. Des militants et certains responsables du parti au pouvoir ont même commencé les propagandes.
Pendant ce temps, les opposants au régime d’Alpha Condé ainsi que des acteurs de la société civile, haussent aussi le ton contre toute tentative de modification de la constitution. Mais d’autres également, estiment que cela est bien possible vu que la constitution actuelle du pays, n’est pas une »émanation du peuple » mais de personnes désignées pour assurer la transition (Conseil National de la Transition).
Face à la multiplicité de la divergence sur la légitimité de ladite constitution, un collectif d’anciens membres du Conseil National de la Transition (CNT), se mêle dans la danse et dépend le caractère intangible de certaines dispositions de la constitution qu’ils ont élaboré en 2010. Il s’agit notamment de l’article lié au mandat présidentiel et à la durée du mandat du Président de la république. D’où le concept pour eux »Ne touche pas à ma constitution ».
« Les troubles que le pays avait connu, l’ont conduit à la signature de l’accord de Ouagadougou du 15 janvier 2010, pour la normalisation de la vie politique et publique du pays. Ce qui a mené à l’installation du Conseil National de Transition avec 159 membres, composés de toutes les forces vives du pays. Il avait pour tâches la réélection des lois organiques et des textes électoraux; le suivi et l’évaluation de l’action gouvernementale; jouer tout rôle législatif en rapport avec le processus de transition; veiller à l’évolution du processus des élections et des activités de la CENI. Tous, ont voté la constitutions à l’unanimité.» Affirme, Boubacar Sidik Diallo, ancien membre du CNT.
Aujourd’hui, leader politique et président du parti UMP (Union pour Mouvement Populaire), ne s’est pas contenté de cet argument. De la forme au fond, il donne plus de détails sur la légitimité de l’actuelle constitution qu’ils ont voté au Conseil National de la Transition.
« De son installation à la fin de sa mission, le CNT a voté 72 lois et a mis en place un pacte dans la constitution qui comprend deux parties indissociable, à savoir celle regroupant l’ensemble des dispositifs susceptibles de modification aménagée à cet effet, et celle contenue dans les dispositions de l’article 154 réputé être les intelligibilités de la révision constitutionnelle. C’est le verrou de la constitution qui met à l’abri tout tripatouillage éventuel dont les conséquences pourraient compromettre la paix et la stabilité de notre. » Précise-t-il.
Il annonce également que le référendum n’est pas une cause de validité de la constitution.
« Elle n’a pas besoin de référendum pour être valable. Des modifications peuvent être apportées par les députés si possible, mais la remettre en cause serait une violation flagrante des lois élaborées et fonctionnelles depuis son adoption.» A conclut, Aboubacar Sidik Diallo.
Make Fofana