L’ONG Amnesty International a procédé à la publication de son rapport annuel sur les atrocités commises en Guinée depuis janvier 2015 le mercredi dernier à Conakry. Dans ce document de vingt-huit pages intitulé »Les signaux sont au rouge », le pays occupe un rang accablant sur les cas de violences des droits de l’homme. Ce compte-rendu de l’ONG a provoqué de l’intrigue chez le ministre de la citoyenneté qui qualifie de « contentieux », le titre du document.
Nombreux cas sociaux sont relatés dans ledit rapport. Mais les plus touchants sont les meurtres enregistrés pendant les manifestations politiques, la tenue du procès du 28 septembre et la surpopulation carcérale. Dans ce travail scientifique élaboré par L’ONG Amnesty International, le ministre de la citoyenneté Mamadou Taran Diallo a révélé quelques failles dans les lignes de ce rapport. Pour lui, tous les faits n’ont pas été recoupés lors de l’élaboration de ce document. Car les efforts qui ont été réalisés par l’Etat guinéen sont passés sous silence.
«Un premier élément, pas de polémique sur le nombre de morts. Sur le deuxième prenons le procès du 28 septembre. Vous savez que la période est fixée, les magistrats sont en fonction, un comité de pilotage a été mis en place depuis le 13 Avril, et ce comité est chargé de l’organisation du procès, de la mobilisation des fonds, de la mise en place du dispositif de protection des magistrats. Vous savez aussi que la Cour suprême a procédé à la requalification des crimes, et vous savez qu’en fin cet arrêt de la Cour Suprême qui dit que le procès se déroule en Guinée en indiquant le lieu, tout ça est disponible», explique le ministre de l’unité nationale et de la citoyenneté.
Intervenant sur le nombre élevé des détenus, le ministre Diallo évoque l’amélioration des conditions à grand pas.
«Sur les conditions carcérales, nous avons les mêmes observations. Mais ils n’ont pas mentionné les projets en cours. Sur la construction des hôpitaux et l’amélioration des conditions des prisonniers (…), nous avons un rôle de monitoring de suivi au niveau des prisons, et nous le faisons. Mais si vous voulez sur le cas des prisonniers à relâchés, à juger, ça c’est du ressort du ministère de la justice. Et il y a actuellement un inventaire en cours pour résoudre tous ces cas en instance», ajoute-t-il.
Ce rapport d’Amnesty classe le pays à un mauvais rang dans le non-respect des droits humains. Et dans cette vingtaine de pages, les meurtres dans les manifestations politiques ont été fustigés. Il reste à savoir quelle sera la réaction des autorités pour la prise en compte des recommandations mentionnées.
Mariam KANTE