Les manifestations déclenchées le 14 octobre par le front national pour la défense de la constitution (FNDC), a fait au total 10 morts et plusieurs blessés. Chaque citoyen commente cette actualité à sa manière, notamment sur les réseaux sociaux. Mais le constat révèle que les prises de positions des uns et des autres, se sont beaucoup plus sous l’angle communautaire. Mamadou Tounkara, un sociologue que nous avons rencontré sur ce phénomène, tire la sonnette d’alarme.
Cet universitaire rencontré par la rédaction d’inquisiteur.net, reconnait que les reseaux sociaux constituent de veritables moyens de communication qui peuvent unir les sociétés. Mais également des moyens qui facilement, peuvent désintégrer le tissu social, comme c’est le cas actuellement en Guinée.
« Le réseau social Facebook notamment, est devenu un nouveau moyen d’expression, qui fait d’ailleurs qu’on est beaucoup plus informé sur la toile que par des médias. Mais il y a une utilisation malsaine de ce réseau social, parce que les gens y font l’apologie de la violence. Ce qui est en train de se passer, ce n’est pas parce qu’une communauté est visée, mais c’est parce que la façon dont les choses se sont passées », explique-t-il.
Le sociologue poursuit en affirmant que la communication n’a pas été faite de façon à intégrer tout le monde à la lutte mais, plutôt aux membres des deux partis au minimum et quelques plate-formes de la société civile.
« Malheureusement, cela fait que nous ne comptons que de victimes dans une couche sociale que dans une autre. Cela n’a rien à voir avec le ciblage d’une communauté ou d’un parti politique », précise Mamadou Tounkara.
Le différend qui oppose les frondeurs aux autorités, est la volonté de doter le pays d’une nouvelle législation. Mamoudou Tounkara reconnait le privilège de renouveller une constitution, mais il estime que le moment n’est pas opportun.
« Sur cette question, mon avis est catégorique. S’il s’agit d’une modification constitutionnelle, la constitution actuelle accorde le plein pouvoir au Président de la République de proposer la modification sur n’importe quel article de la constitution, mais qui ne touche pas aux intengibillités, au nombre et à la durée des mandats et à la forme républicaine de l’État. A part ces dispositions intouchables, le président a le plein droit de proposer toute modification allant dans le bon sens du fonctionnement de l’État et des Institutions républicaines », martèle notre consultant.
En outre, le Sociolgue Mamadou Tounkara, accuse le Chef de l’État d’avoir eu tort de vouloir changer cette constitution qui lui a permis de faire son premier mandat de cinq ans et d’être réélu en 2015.
« Moi je crois que c’est cette même constitution qui doit le permettre de partir dignement à la retraite », estime l’enseignant.
Pour pallier à cette crise qui tend à perdurer, le consultant invite l’ensemble des acteurs à trouver une issue favorable, afin de sauver notre jeune démocratie.
Mariam KANTE