« Les inconvénients du barrage hydroélectrique de Souapiti sur les populations riveraines », c’est le thème d’une conférence tenue ce lundi 22 juillet 2019 à Conakry. Elle a été initiée par une organisation de défense des communautés impactées par le projet, dénommée : L’union pour la défense des sinistrés de Souapiti. Elle vise à attirer l’attention des autorités sur les impactes négatifs du projet Souapiti sur la vie des communautés riveraines.
Le projet Souapiti, le plus grand barrage hydroélectrique de la Guinée, est censé coupler Kaleta pour assurer l’électrification de la Guinée. Ce projet prioritaire du gouvernement, a été lancé en 2016 et devra commencer la production énergétique en 2021. Ce barrage en béton au rouleau, est d’une hauteur maximale de 120 mètres et d’une longueur de 1.150 mètres avec une puissance de 450 MW.
Malgré son utilité dans le développement socioéconomique du pays, les communautés installées sur le long du fleuve Konkouré, se trouvent exposée à d’énormes conséquences d’ordres environnemental, social, économique et culturel.
« Nous dénonçons tout simplement la mauvaise qualité de l’information que le projet a donné à l’encontre de nos populations. Nous dénonçons le faite que les maisons construites pour recaser nos parents, ne sont pas appropriées, ne sont pas adéquates pour ceux qui sont déjà parti. D’autres sont également menacés de partir de force, nous dénonçons cela. Il y a aussi des villages qui doivent recevoir d’autres villages, mais qui n’ont en quelque sorte rien à bénéficier », a affirmé Oumar Aissata Camara, porte-parole de l’organisation.
Après 3 ans, les travaux du barrage hydraulique de Souapiti sont aujourd’hui très avancés à en croire les responsables du projet. Les populations des villages recasés, eux aussi, disent être dans une impérieuse nécessité pour la prise en compte de leur appartenance domaniale.
« Nous avons constaté que les villages qui sont recasés, sont partis à des endroits où ils sont en prison. Ils n’ont pas d’eau à boire, ils ont des maisons qui sont assez restreintes. Donc, nous voyons des faits de ce genre qui touchent à notre dignité », ajoute Oumar Aissata camara, au nom des différentes familles.
Partout dans le monde, les populations riveraines des fleuves qui abritent les grands barrages hydroélectriques, sont recasées pour utilité publique. Mais pour Souapiti, les populations riveraines dénoncent le non respect du protocole préalablement défini, et demandent une indemnisation digne de nom.
Maké FOFANA