Deux semaines seulement après la célébration de la journée internationale de la liberté de la presse, c’est la colère et le désarroi au sein de la corporation. Après FIM FM qui a vu ses antennes relais éteintes dans certaines villes de l’intérieur du pays, c’est au tour de la radio sabari fm de payer les frais. Selon son président directeur général, les émetteurs de ses deux medias Sabari fm et Love fm situés à Koloma, ont été déconnectés et emportés ce mercredi soir par des individus accompagnés des agents de la gendarmerie. Ils disent avoir agi sur ordre de l’autorité de régulation des postes et télécommunications ARPT.
Le Dementellement de ces deux émetteurs, s’est opéré en l’absence de toute forme juridique et réglementaire en la matière, selon le groupe de médias dans un communiqué de presse.
« C’est avec une grande surprise que nous avons appris des vigiles qu’une équipe de gendarmes se réclamant de l’ARPT est passée démonter les émetteurs de SABARI FM, de LOVE FM et autres équipements avant de les emporter. Ceci, sans aucune information préalable et à notre insu. Toutefois, toutes nos tentatives de rentrer en contact avec la direction générale de l’ARPT afin de connaitre les raisons de cette action sont restées vaines », précise le communiqué du groupe afric vision.
Pour protester contre cet acte, des actions « fortes » sont en cours de préparation précise Sanou Kerfalla Cissé, PDG de la radio sabari fm dans un entretien accordé à notre rédaction.
» Avec cette attitude de l’ARPT, je dirais qu’en Guinée, la liberté de la presse est fortement menacée. Mais je vous apprends que des concertations sont en cours avec les autres radios pour l’organisation d’une journée sans radio sur toute l’étendue du territoire national ».
A la question de savoir quels sont les réelles motivations de l’ARPT ? L’ancien président de l’union des radios et télévisions libres de Guinée, ajoute :
» C’est purement des actions d’intimidation parce-que sabari fm dérange. Sabari fm couvre l’essentiel des villes du territoire national. Mais aussi, on nous en veut par rapport à notre page Facebook. Sabari fm et sa page sont deux choses différentes. Et mieux, nous n’inventons rien, les faits sont sacrés. Mais je dirais que ces intimidations ne marcheront pas. Je suis désolé de le dire, ce que les régimes précédents n’ont pas pu faire ce n’est pas ce groupe de jeunes qui le réussira. Mais il faut que la presse se lève comme un seul homme pour dire halte à cette pratique rétrograde », déclare le PDG du groupe afric vision.
Selon d’autres sources, les ondes de la radio fréquence médias ainsi que djomgassy médias, ont été aussi perturbées fortement dans la journée de ce jeudi.
Au même moment, plusieurs sites d’informations sont inaccessibles. Dans la foulée, les autorités ont procédé à la restriction de l’internet dans le pays. Cela intervient le jour même où l’armée a été requise pour faire à la manifestation des forces vives.
Par ailleurs, pendant que certains journalistes se font violenter par des hommes en uniforme, d’autres sont convoqués par la Haute Autorité de la Communication (HAC). Ces nombreuses situations font croire à une volonté des autorités de museler la presse, gardienne de la démocratie et de l’Etat de droit.
A suivre…
Molayane