La Guinée face à la problématique de la cherté des loyers. Le gouvernement de la transition prend le problème à bras le corps. Une forte décision a été prise ce jeudi, 24 mars en conseil des ministres pour soulager la population. Désormais, les avances pour les locations à usage d’habitation ne doivent pas dépasser 3 mois. Cette mesure est fortement saluée par les citoyens. À Kipé, dans un bar café où nos reporters se sont rendus, la nouvelle est sur toutes les lèvres. Tous s’en réjouissent.
« C’est une décision salutaire, tout le monde doit s’adapter à ce système. Tout le monde ne peut pas avoir l’avance 1 an ou 2 ans, c’est un peu chaud. 3 mois, c’est raisonnable », congratule Bangaly DIABY
Chez plusieurs personnes, l’inquiétude reste l’applicabilité de ladite décision surtout à Kipé comme dans bien d’autres quartiers huppés de la capitale où la location se négocie en devise.
« Je salue très bien cette initiative, je propose qu’on élargisse à tout le pays, surtout là où moi, je suis à Kipé, les maisons ne sont pas payés en franc guinéen, c’est ce qui est marrant. Les immeubles sont loués en Dollars, ou en Euro », affirme Ahmed KOUYATÉ
Alpha Kabinet Keita est un agent immobilier avec plus 5 ans d’expérience dans le domaine. Cette actualité, le réjouit car avec son agence ‘’Me loger’’, il avait déjà fixé les avances à 3 mois, pas plus.
« C’est possible d’appliquer cette décision. Il faut essayer de faire des collaborations et mettre en valeur le secteur immobilier. Il faut également sensibiliser les propriétaires des maisons et les populations », propose t-il.
Pour l’initiateur du concept ‘’Tous contre le loyer cher‘’, l’applicabilité de cette décision nécessite tout d’abord la réduction des prix des matériaux de construction, la construction des logements sociaux et la réglementation du secteur à travers des textes de loi.
« Le déficit de logements sociaux est estimé à 500 milles. Il faudrait que chaque année, l’État puisse construire chaque année 10 milles logements sociaux, pour que dans 5 ans, on puisse atteindre le cap des 500 milles logements sociaux », souligne Amadou Tidiane DIALLO.
Pour le moment, c’est l’heure de la réjouissance en attendant de voir l’application effective de la mesure. Ce sentiment de pessimisme part du fait que plusieurs décisions gouvernementales ont été foulées au pied par ceux-là même qui sont censés les faire respecter.
Alseny BARRY