Me Alpha Yaya Dramé, est avocat au Barreau de Lille à Paris et séjourne actuellement en Guinée. Au cours d’un point de presse qu’il a animé ce mardi 11 février à la maison de la presse, Me Alpha s’est prononcé sur l’amorce du projet de la nouvelle constitution. Dans son allocution, l’avocat retrouve les mêmes éléments de l’ancienne législation. Donc pas de nouveauté.
En effet, cette argumentation de Me Alpha intervient suite à une étude comparative faite entre la constitution de 2010 et celle nouvelle. Et l’objectif de cette enquête consiste à comparer les contenus de la nouvelle constitution afin de révéler de nouveaux principes, notamment sur des éléments tels que : la nature du régime politique en vigueur, sur la séparation des pouvoirs y compris leurs conditions, par exemple.
Et au sortir des travaux, l’avocat a dans un rapport d’audit de 120 pages sur l’amorce du projet de la nouvelle constitution, mentionne les traits identiques.
«Si vous prenez la peine de mort, on vous a dit que dans l’avant-projet, qu’elle est interdite. Mais la peine de mort n’existe pas en Guinée! Elle n’existe ni dans le code pénal et mieux, la Guinée est partie à la charte africaine des droits de l’Homme qui a interdit la peine de mort depuis 1882. Ceci dit, rien n’a été rapporté de nouveau», affirme-t-il en défiant tout autre magistrat du camp présidentiel à prouver le contraire.
L’avocat défie ses confrères du côté de la mouvance qui ont participé à la rédaction de cet avant-projet de Constitution.
« Au lieu de s’insulter, on est prêt à débattre avec n’importe lequel des juristes de la mouvance sur la Constitution article par article, s’ils estiment que ce projet tient. On défie les juristes qui ont rédigé cette Constitution de démontrer qu’est-ce qu’il y a de nouveau»
Or, depuis plusieurs mois, le camp présidentiel bat le pavé afin de convaincre l’électorat guinéen sur la nécessité de doter le pays d’une nouvelle législation, en louant les nouvelles dispositions de celle-ci.
À en croire le rapport des juristes, «le choix de la terminologie changement de constitution en lieu et place de révision constitutionnelle, révèle d’une simple stratégie pour faire échec à l’interdiction d’exercer plus de deux mandats consécutifs ou non».
Mariam KANTE