Le ministre de la Ville, de l’Aménagement du Territoire et de l’Urbanisme était face à la presse ce lundi 13 janvier dans le cadre du compte-rendu des activités gouvernementales. Plusieurs thématiques liées à l’urbanisme ont été abordés au cours des échanges.
Ibrahima Kourouma s’est d’abord penché sur l’aperçu des constructions anarchiques dans la capitale guinéenne. Des après 1958, le secteur guinéen de l’urbanisme et de l’habitat a été caractérisé par un manque de vision. Ce qui a entraîné les constructions anarchiques et a empêché la construction des villes véritablement urbanisées, reconnait le ministre.
«La capitale Conakry qui était reconnue durant la période coloniale comme perle de l’Afrique de l’ouest, s’est caractérisée, par des occupations anarchiques, créant ainsi des quartiers spontanés où existe la promiscuité. Ce constat est malheureusement le même dans plusieurs de nos grandes villes», regrette Ibrahima Kourouma.
Pour pallier à ce déficit, l’avènement de la troisième République a été un appui régulateur du secteur. Ce qui a permis un important programme de relance de la planification urbaine et régionale.
Le résultat de ces activités ont été entre autres: «Le plan de développement du grand Conakry –vision 2040 ; le Plan de Réaménagement de Kaloum et des iles de Loos ; Les Schémas Directeurs d’Urbanisme ; Le projet SANITA Villes Durables… » Ont pour objectif: «de renforcer l’équipement des villes et localités de Fria, Boffa, Maférinyah, Forécariah et Kindia pour diminuer la pression démographique et les activités socioéconomiques sur la péninsule de Kaloum et de reconstruire la ville de Conakry sur elle-même par la densification du tissu urbain», indique Ibrahima Kourouma.
Depuis 2017, l’administration d’urbanisation est en conflit avec les citoyens de la ville de Conakry. Le différend qui leur oppose, est la construction et l’occupation anarchiques des domaines réservés de l’Etat. Et pour pallier à ces conflits domaniaux, le gouvernement à travers le ministère de la ville, à non seulement entamé de vastes opérations d’identification, de recensement et d’immatriculation de nouvelles réserves foncières des domaines réservés, mais aussi de récupération des domaines de l’Etat sur l’ensemble du Territoire National.
Et en capitalisant les résultats, il ressort à la date du 31 décembre 2019: «l’établissement de trois mille quatre cent douze (3 412) titres fonciers, pour cinquante-sept mille neuf cent deux (57 902) ha répartis comme suit : 2407 titres fonciers pour les Equipements publics couvrant 15 969 ha. 1425 titres fonciers pour 42 140 ha au titre des réserves foncières», a ajouté le ministre.
Au compte des activités de récupération des domaines publics, plus 58 2 225 959 Ha dans la zone de Conakry ont été retournés dans le portefeuille de l’Etat. Au rang de ces domaines récupérés et à récupérer, on peut citer : «le Centre Directionnel de Koloma sur 267, 5ha ; la décharge de Dar es Salam sur 25 ha ; la zone du lac de Sonfonia sur 125 ha ; la ferme avicole de Kaporo sur 8 ha ; la Zone d’équipements collectifs de Sonfonia sur 75 ha ; le Plateau de Simbaya OBK sur 300ha et destiné aux industries ; la zone d’équipements collectifs de la Gare de Kagbèlen sur 235ha ; la zone industrielle de Sanoyah 200 ha».
Toutes fois, le ministre de la Ville et de l’Aménagement du territoire rassure que ces domaines récupérés seront utilisés à bon échéant. Leur construction permettra également à déconcentrer la commune de Kaloum et ses presqu’îles afin de procéder à l’exécution du projet d’urbanisation Conakry 2040.
Mariam Kanté