Les magistrats Guinéens, étaient en assemblée ce lundi 30 septembre à la cours d’appel de Conakry. Cette rencontre visait à statuer sur un certain nombre de sujet, notamment le boycott des audiences par les avocats et les accusations du ministre de la sécurité. Au terme de l’entretien, une déclaration a été rendue publique, dans laquelle, ils condamnent la résolution que les avocats ont pris pour boycotter les audiences. Ils ont par la même occasion démenti les accusation du ministre de la sécurité portées récemment à leur encontre
Dans la déclaration qui a sanctionné leur rencontre, les magistrats Guinéens, ont interpellé les avocats à renoncer à leur décision de boycotter les audiences, pour le bien-être des populations, mais aussi pour le bon fonctionnement de l’Etat.
« Nous disons qu’avec les avocats, nous aurons un entretien à travers une résolution qu’on va les adresser pour leur dire que nous travaillons au nom du peuple, au service des citoyens. Il y a des décisions que nous ne pouvons pas prendre, qui pourraient aller dans le sens contraire de l’intérêt des populations, de l’intérêt des citoyens. Quand un avocat ou magistrat, décide de boycotter les audiences de justice, c’est contre les intérêts des citoyens, c’est contre l’intérêt des justiciables qui se sont adressés à eux pour faire valoir leur droit », exprime Mohamed Aly Thiam, président de l’association des magistrats de Guinée.
Dans la même déclaration, les magistrats expriment catégoriquement leur opposition à la décision des avocats.
« Nous ne sommes pas d’accord avec eux. Nous pensons que nous devons nous assoir avec eux et nous dire certaines vérités pour que cela n’arrive pas, parce que il y a l’intérêt d’abord des citoyens mais ensuite ça paralyse l’Etat », ont-ils insisté dans leur déclaration.
L’autre sujet débattu au cours de leur assemblée, c’est l’accusation du ministre de la sécurité portée à leur encontre, lors de sa récente sortie médiatique sur la radio Espace FM. Dans cette sortie, le ministre Alpha Ibrahima Kera, a porté toute la charge de la criminalité galopante dans la cité sur le dos de la justice. Cette accusation, les magistrats ne sont pas prêts à la consommer et répondent clairement au ministre.
« Nous dénonçons les propos de monsieur le ministre de la sécurité, tels qu’à dire que nous libérons les prisonniers que les policiers arrêtent. Comme s’il n’y avait pas de règles de procédure qui nous amènent à condamner ou à libérer. La présomption d’innocence est une règle fondamentale de notre système constitutionnel. Nous ne pouvons pas l’ignorer. Et puis, c’est une manière de mettre nos relations avec les services de police en mal. Cela ne doit pas venir d’une autorité gouvernementale », s’indigne le président des magistrats.
À travers la même déclaration, l’association des magistrats de Guinée, a exprimé toute sa solidarité au président du Tribunal de Première Instance de Kaloum qui d’après eux, a été victime d’attaque médiatique injurieuse tout récemment.
Maké FOFANA