Le 31 mai 2019 dernier, on assistait à des accrochages entre étudiants et forces de l’ordre à l’université de Labé. Ces affrontements qui ont orchestré la mort de l’étudiant et de nombreux blessés, trouvent à redire. En guise d’illustration, la famille, les structures estudiantines ainsi que les proches de la victime, étaient ce vendredi 7 juin devant la presse, munis du rapport d’autopsie.
Primo, c’est pour lever l’équivoque sur la nature du meurtre que la famille a publié ce rapport médical. Car différentes rumeurs sur la nature du drame se sont distillées dans la cité telle une poignée de poudre. Chacun de son avis, tentait de l’existence de cet assassinat. D’aucuns parlent d’un prétendu accident et d’autres dune balle reçue par la victime. En conséquence, d’après les résultats de l’analyse du médecin légiste, cet étudiant de 21 ans aurait pu ne pas succomber à ses blessures s’il avait bénéficié dune prise en charge diligente.
A l’entame, après une minute de silence, l’oncle du défunt Abdourahamane Baldé, ainsi faisant lecture des conclusions du rapport d’autopsie, a déclaré : « le rapport l’autopsie est formel : il a été tué par objet contondant, il a reçu plusieurs coups à plusieurs niveaux, il a essayé de se protéger par ses mains et il na pas été évacué à temps ».
Ce porte-parole de la famille, énonce par ailleurs que l’autopsie réalisée à la demande de la famille a été requise par le ministère de tutelle avant l’inhumation de feu Amadou Boukariou qui a lieu ce lundi 03 juin 2019, au cimetière de Démoudoula.
Pour sa part, Nouhou Baldé, membre de la famille, souligne la négligence des autorités universitaires pour n’avoir pas secouru la victime. Concernant les médecins, le journaliste déplore leur faille.
« Imaginez qu’on le batte à 11 heures, et ce n’est qu’à 18 heures que les autorités universitaires se sont pointées pour soi-disant venir le secourir », fait-il observer.
« Les médecins du centre de santé de Hafia, quant à eux, aurait infligé au défunt un traitement inhumain. Ils ont exigé qu’on paye leurs prestations avant de délivrer l’ordonnance », ajoute encore Nouhou Baldé.
Les éléments du rapport d’autopsie ayant ainsi été mis en exergue, Mamadou Mouctar Baldé, le père éploré, réclame justice.
« Vous et moi, aujourdhui, ce qui nous revient, c’est de nous battre pour que nos universités ne soient pas transformées en des boucheries », affirme le père dans un état plein d’émotion.
Il faut signaler que les autorités éducatives et administratives, s’accusent de part et d’autre et se rejettent mutuellement d’avoir fait appel aux forces de l’ordre.
Pour l’heure, des enquêtes sont annoncées par le ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique, dont les résultats sont impatiemment attendus. Par ailleurs, les agissements des forces de l’ordre, prouvent à suffisance que les reformes tant prônées par nos autorités, laissent à désirer et ce, compte tenu de leur prestation sur le terrain.
Mariam KANTE